Tuesday, March 31, 2020

IN THE MIST


by Brett Rutherford

I have grown into
my solitude,
the cloud
of not seeing;
the echo back
of my own voice
assures me of what
is beyond the veil
of viral fog.

O visitors, visitors!
A social interdict
lies between us.
Men came one night
(handsome criminals!).
They rifled through
everything, my honor
more injured than anything.
Some silverware
has gone missing,
a toppled clock,
an antique
barometer gone
to some pawn shop.

I gave them only
slight amusement,
the last dregs
of old green tea,
the savor
of lime marmalade,
dry rolls
from the cold oven.

The leavings of little
cigarettes
on the winding stairs,
the violated door
that will no longer close
entirely — my penalties.

I am fine.
I sleep without locks.
No one comes.
My voice has a certain
monotony; my poems
say, stay, away,
stay away.

And who am I?
Only a lighthouse,
my voice
the foghorn’s
dismal
utterance.


ROUGH VERSION IN FRENCH

Je suis devenu
mon solitude,
le nuage
de ne pas voir,
l’echo de ma voix
m’assure
de ce qui est
au-delà du voile
du brouillard viral.

O visiteurs, visiteurs !
Entre nous
il y a un interdit social.
Un soir, des hommes
ont fait irruption
(beaux criminels).
Ils ont fouillé
tout,
ma fierté plus blessée
que tout.

Il manque
de l’argenterie ;
une horloge
renversée,
un baromètre antique
pris
dans un prêteur sur gages.

Je ne leur ai donné
qu'un petit amusement :
la dernière lie
de vieux thé vert,
la saveur
de marmelade de citron vert,
petits pains secs
du four froid.

Les cendres
de peu cigarettes
sur les escaliers sinueux,
la porte violée
qui ne fermera plus
entièrement — mes sanctions.

Je vais bien.
Je dors sans serrures.
Personne ne vient
de toute façon.
Ma voix possède
un certain monotonie;
mes poèmes dis,
gardes tes distances,
gardes tes distances
.

Et qui suis-je? Seul
un phare. Ma voix,
le discours lugubre
de la une corne de brume.


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