after the music
of Symphonie Fantastique of Berlioz
Today I die in Paris. City of demons and hideous
women.
What faces, replete with mustaches and hairy
warts;
and what noses, what puffed-out cheeks,
what
crenelated mouths!
How tall is the shaft of the guillotine?
How
tall is the spire of Notre-Dame? The
same!
The immensity of my crime, the same !
The amputated veterans of the Grand Army,
the
shoeless orphans, the cripples,
stand
in line in the gutters.
The rosette window darkens, the gargoyles sneer
and gossip,
the
blind organist plays the Dies Irae.
A muffled bell mourns me.
Laugh, hunchback, laugh, as you call out
my death!
The chorus girls from the Opera rush the tumbrel
wagon
of the condemned.
Among them floats the spectre of the one I loved.
They lift her. Her arms are bare,
smeared
with the cemetery’s black soil.
Stones they hurl at me, and excrement, and curses.
Their cruel missiles have broken my fingers.
Ah!
I shall not write again!
Wheels turn, the drumroll of the ceremony
becomes
louder to my ears.
Old friends of my youth
somewhere
are singing the Marseillaise,
too late, too far away.
One "Ça ira" and the wigged
judge
would
be the one to die, not me!
Oh, had I but loved the Just and the True,
instead of her.
Ah ! The dread hour comes. The tumbrel stops.
Rudely
they push me forward.
I count the steps to the scaffold.
Twelve, no, thirteen! Thirteen
steps!
I wave away the priest.
I
pay no mind to the recitation of my crimes.
I demand to die in the Chinese manner:
I
will face the heavens.
Even the executioner shudders,
but
then he smiles and agrees.
How very novel! How like a poet!
The spectral woman faints with horror.
My
mother averts her eyes.
I see two vertical lines,
an
angle gleaming bright,
some clouds.
Because I loved her,
because
she abandoned me,
because she died —
Because —
the
blade! It descends!
Because —
It
descends!
Because I killed her.
Ah!
Aujourd'hui
je meurs à Paris.
Ville des démons et des femmes hideuses!
Quels
visages, remplis de moustaches et de verrues velues ;
et quels nez, quelles joues gonflées,
quelles bouches crénelées !
Quelle
est la hauteur de l'arbre de la guillotine?
Quelle
est la hauteur de la flèche de Notre-Dame? La même!
L'immensité
de mon crime, la même!
Les vétérans
amputés de la Grande Armée,
les orphelins sans sabots,
les estropiés, font la queue dans les
gouttières.
La
fenêtre rosace s'assombrit,
les gargouilles ricanent et
bavardent,
l'organiste aveugle joue le Dies
Irae.
Une
cloche étouffée me pleure.
Riez, bossu, riez, que vous appelez
ma mort!
Les filles
de choeur de l'Opéra se précipitent
vers le chariot du condamné.
Parmi
elles flotte le spectre de celle que j'aimais.
Ils la soulèvent.
Ses bras sont nus,
enduit de terre noire du cimetière.
Des pierres,
des excréments
et des malédictions, ils me
lancent.
Les missiles
cruels m'ont cassé les doigts.
Ah! Je n'écrirai plus!
Les
roues tournent, le tambour de la cérémonie
devient plus fort à mes oreilles.
Quelque
part, de vieux amis de ma jeunesse
chantent la Marseillaise,
mais trop tard, trop loin.
Un
" Ça ira" et le juge sévère
celui qui mourrait, pas moi.
Oh, si
j'avais aimé le Juste et le Vrai,
au lieu d'elle.
Ah!
L'heure de la terreur arrive.
Le tumbrel s'arrête.
Ils me poussent brutalement en avant.
Je
compte les escaliers jusqu'à l'échafaud.
Il y en a douze, non, treize!
Treize escaliers!
Je
refuse le prêtre.
À la récitation de mes
crimes, je n'écoute pas.
J'exige
de mourir à la chinoise :
Je ferai face au ciel.
Même le
bourreau frémit,
mais ensuite il sourit et accepte.
Quelle
nouveauté! Comme un poète!
La
femme spectrale s'évanouit d'horreur.
Ma mère détourne les yeux.
Je voix
deux lignes verticales,
un angle brillant,
quelques nuages.
Parce
que je l'aimais,
parce qu'elle m'a abandonné,
parce qu'elle est morte,
Parce que —
la lame! Ça descend!
Parce
que —
Ça descend!
Parce
que je l'ai tuée.
Ah !